Du covoiturage jusqu’aux plateformes de crowdfunding, les espaces de coworking ou l’habitat partagé, nombre d’exemples façonnent l’économie collaborative. Mais quelle est-elle vraiment ? Et pourquoi séduit-elle autant ? Explications.
Vers un monde plus écologique et plus convivial
L’économie collaborative émerge concomitamment avec la crise économique de 2008 qui secoue le capitalisme libéral. Tour à tour, ses effets négatifs ressortent en plein jour : réchauffement climatique, financiarisation effrénée, spéculation immobilière, fractures territoriales, précarité, etc. D’autres voies se mettent en place pour contrecarrer ses perspectives. Parmi les pistes qui se révèlent intéressantes, la nouvelle économie du partage trace son sillon. Son principal objectif reste de rendre le monde plus convivial et plus soucieux de la protection de l’environnement.
Cette économie collaborative a pour vocation de mutualiser les biens mais aussi les lieux, les savoirs et les outils, par le biais de nouveaux échanges et d’une organisation plus horizontale. Les réseaux de citoyens forment alors des communautés qui se retrouvent sur des plateformes en ligne d’échange et de solidarité.
La démocratisation d’internet et l’essor de la mobilité via les smartphones contribuent à sa médiatisation et à son développement. Par exemple, Le Bon Coin, Blablacar ou Airbnb illustrent même la réussite de modèles économiques basés sur ces préceptes. Ces derniers sont d’ailleurs consignés dans le livre de Rachel Botsman intitulé « What’s Mine Is Yours : The Rise of Collaborative Consumption ». (en français « ce qui est à moi est à toi : la montée de la consommation collaborative »).
Mutualiser les biens et créer des solutions gagnant-gagnant : l’essence même de l’économie collaborative.
Avec la digitalisation et la plateformisation, l’économie de partage s’est répandue dans nombre de secteurs qu’il s’agisse du lieu de travail (coworking), du financement alternatif aux banques (crowdfunding), des groupements d’achat (Amap), du lieu de villégiature (Airbnb), d’espace de stockage (costockage), des moyens de transport (Uber), des parkings de stationnement (Parkmatch), etc.
Pour autant, tous les projets collaboratifs ne fonctionnent pas sur le même modèle économique. Vente, don, prêt, location, troc, gratuité : l’économie de partage regroupe sous sa bannière un ensemble d’entités assez disparate, le trait commun demeurant la mutualisation d’un bien.
Pour illustrer notre propos, nous pouvons évoquer l’exemple de la plateforme de costockage Ouistock. Celle-ci promeut le stockage collaboratif, mettant en relation des propriétaires et des locataires en recherche de garde meuble. Les premiers disposent de mètres carrés inusités chez eux, dans leur cave ou leur garage. Plutôt que de ne pas les utiliser, ils les placent en location sur Ouistock.
Un habitant du quartier ou de la ville qui cherche un garde meubles entre en contact avec le propriétaire. Les deux parties s’accordent sur le contrat de location facile à mettre en place.
La plateforme accompagne le projet et délivre les services utiles comme l’automatisation du paiement des loyers ou une assurance pour couvrir les biens entreposés. C’est une solution gagnant-gagnant qui alimente le lien social et réduit le gaspillage (ici d’espace), tout en étant rapide, économique et flexible.